Location :

Paris, France



Year : 2007 - 2008


Year of original construction :

19th century



Client : privé


Surfaces : 150 m2



Photos :

© Hervé Abbadie


val de grâce

private housing

Un classique haussmannien


Le plan de cette habitation, au troisième étage d’un immeuble qui en compte six, plus les combles, révèle une distribution classique avec un couloir central sans éclairage naturel desservant six pièces. La moquette couvre le sol, les rideaux et tissus tendus achèvent ce tableau pastiché de la fin du XIXe siècle. Certes il aurait été facile d’abattre quelques cloisons, de rester dans cet esprit si fonctionnel des pièces à angle droits en sauvegardant quelques corniches.

[...]

Évitant de toucher la structure porteuse de l’immeuble, seules les cloisons, sont déposées.

DUCA Laurence,

Îlots de bambou, in : architectures à vivre, hors série

AàV, Paris, France 2008,

pp. 42 - 49

Jeu contemporain


Sans bouleverser totalement l’implantation des pièces voulue par le client, l’architecte réussit cependant à brouiller les pistes, gommer les limites. Ici, pas de cloisons de pacotille, de portes fermant l’espace mais des parois courbes et généreuses le ponctuant. Des rubans de bambous s’enroulent autour des murs porteurs en brique ou des murs de conduits, délimitant ainsi de petits îlots. Fonctionnels, ils renferment tantôt des pièces d’eau, tantôt des placards. Guidé par un travail sur les ouvertures en façade sur rue et sur cour, leur positionnement suffit, même sans porte, à délimiter les différentes pièces en ménageant suffisamment d’intimité pour être à l’abri des regards. Ainsi, l’ancien couloir a disparu laissant place à des espaces ouverts qui en desservent d’autres.

Sculpteur d’espace, le maître d’œuvre, redonne une double orientation au lieu, instaure une nouvelle relation au dehors. Le traitement uniforme du cloisonnement, et le peu de matériaux employés magnifie les façades et le paysage parisiens. Car ces parois opaques attirent finalement le regard vers la lumière des ouvertures. Il insère dans cette enveloppe bâtie un parcours au paysage boisé. Le regard n’y est jamais contraint dans un volume fermé mais s’échappe à sa guise vers de grandes perspectives.


Anciens contre modernes ?


Vécue par certains comme une provocation, cette architecture contemporaine ne cherche pas la comparaison avec l’ancien [...]. Certains diront peut-être qu’il s’agit-là d’un geste architectural, qu’importe, l’essentiel est ailleurs. Christian Pottgiesser a surtout réussi à dématérialiser les contraintes structurelles et utilitaires inhérentes à tout lieu de vie, repousser les limites. «Aller d’un usage à un autre en déplaçant ses meubles», tel qu’il l’avoue, voilà la grande force de cette intervention. La liberté voulue par l’architecte s’exprime sans ambiguïté : la chambre peut changer d’endroit pour devenir le salon ou la salle à manger, de nouveaux usages peuvent trouver leur place. Elle permet une grande souplesse dans l’appropriation des espaces.

La qualité de cette réalisation, aussi bien dans sa conception que dans sa mise en œuvre, grâce au travail formidable des compagnons menuisiers, illustre l’entente entre un commanditaire et son maître d’œuvre. « Tous ces arrondis sont superbes », glisse le propriétaire, pour qui les trois mois de dépassement de délais ne sont plus qu’un vieux souvenir. LD

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